Qui sont les chasseurs ?
Avec environ 850 000 chasseurs, la France demeure en tête de l’Europe. Le nombre annoncé par la FNC dans les médias est supérieur mais correspond aux nombre de permis de chasse (certains pratiquants prenant plusieurs licences à la fois, dans différents départements). Le nombre de chasseurs diminue chaque année.
Ils étaient 2,5 millions de pratiquants dans les années 1970.
Ces chasseurs sont regroupés au sein de 80 000 sociétés de chasse, soit une moyenne ahurissante de 840 par département ou plus de 2 par commune !
L’image traditionnelle du chasseur type, c’est-à-dire l’agriculteur qui va tirer un lapin le dimanche, est désormais dépassée : le chasseur est de plus en plus un citadin, les agriculteurs ne représentant plus que 10% des chasseurs.
La chasse n’attirant plus ou très peu les jeunes, cette moyenne d’âge augmente régulièrement.
25% ont de 45 à 54 ans, 40% ont 54 ans et plus, 5% ont moins de 25 ans, 8% de 25 à 34 ans (source CSA 2006).
Leurs motivations officielles sont le contact avec la nature (99% !), la convivialité (93% – les promeneurs apprécieront) et l’entretien des territoires (89%). On peut donc se demander pourquoi ils ont besoin de fusils…
Les fédérations des chasseurs tentent d’enrayer la chute de leurs effectifs
Depuis plusieurs dizaines d’années, le nombre de chasseurs en France est en nette diminution.
Voyant leur force électorale et leur influence auprès des politiques – la seule force dont ils disposent – se réduire, les chasseurs s’inquiètent de cette perte d’effectifs et tentent d’y remédier.
Nous avons constaté qu’ils utilisent deux principaux moyens :
-Les interventions dans les écoles pour recruter la jeunesse
Il est de plus en plus fréquent que les chasseurs se déplacent dans des écoles primaires. Cela concerne particulièrement les enfants de moins de 10 ans. Ils espèrent ainsi sans doute influencer ceux dont l’esprit critique n’est pas encore bien développé, donc les plus intéressants…
Il y a d’ailleurs eu, début 2009, un accord entre le président de la Fédération nationale des chasseurs et le Ministre de l’Education nationale pour que les chasseurs puissent bénéficier d’une « labellisation » afin de pouvoir intervenir encore plus facilement dans les classes.
Aujourd’hui ils profitent « des temps libérés » et de la complaisance de certains.es directeurs.trices pour espérer montrer aux enfants que la chasse est amusante et nécessaire.
Ils essayent également d’encourager les enseignants à emmener leurs élèves visiter des « maisons de la chasse et de la nature ».
Le RAC s’oppose vivement à ce procédé honteux. Comment le principe de neutralité peut-il être respecté lorsque les chasseurs viennent redorer leur blason dans les écoles ? Le rôle de l’Education nationale est-il d’apprendre à tuer, d’inciter à la violence et au mépris de la vie ? Protégeons nos enfants de ce prosélytisme insalubre ! Interdisons à ce groupe de pression d’intervenir dans les écoles.
-Le remboursement, total ou partiel, des frais liés au permis de chasse :
D’une « réduction de 50 % sur le prix de la carte » à un « régime de gratuité totale » en passant par la possibilité de chasser pour « la somme symbolique d’un euro », chacun choisit son offre pour attirer de nouveaux chasseurs, en particulier les jeunes dont les remises sont généralement plus importantes.
Aussi, chaque année de nombreux chasseurs ne renouvellent plus le permis de chasse. Encore en fois, l’incitation financière est à la clef : « Le but est de conduire ces chasseurs à re-valider leur permis, grâce à un système de parrainages ».
Le RAssemblement pour une France sans Chasse trouve ce procédé fort malsain. N’ont-ils pas encore compris que le manque de nouveaux chasseurs n’est pas lié à un problème financier, mais à un désintérêt de la chasse. La notion du respect de l’animal se développe, en particulier chez les jeunes pour qui tuer des animaux pour se distraire est choquant.
Avec la prise de conscience des impératifs écologiques et de la notion du respect de la vie, la chasse se rapproche de plus en plus de l’anachronisme. Il est donc normal que le nombre de chasseurs soit en diminution chaque année, malgré tous les efforts qu’ils effectuent pour y remédier dont les résultats ont une portée aussi limitée qu’éphémère.
Cependant n’attendons pas la disparition naturelle des chasseurs, celle-ci serait bien trop longue et néfaste pour la faune. Luttons ensemble contre ce loisir destructeur pour en finir au plus vite.